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Antananarivo | 21h11
 

Politique

Olivier Rakotovazaha

« 40 millions de dollars pour une autre génération sacrifiée »

mardi 9 septembre 2008 |  2098 visites 
Olivier Rakotovazaha, du MFM.

Réforme de l’enseignement et gare routière d’Ampasampito. Le secrétaire général du MFM, Olivier Rakotovazaha est bien placé pour en parler en tant qu’ancien secrétaire général du ministère de l’Education nationale et ancien ministre des Transports. Interview.

Madagascar Tribune : Le bras de fer qui oppose la Commune Urbaine d’Antananarivo à l’ATT (Agence de Transport Terrestre) sur la gestion de la gare routière d’Ampasampito reste d’actualité. Avez-vous quelque chose à dire en tant qu’ancien ministre des Transports ?

 Olivier Rakotovazaha : « L’ATT a vu le jour à l’époque où j’étais ministre des Transports et de la Météorologie. Cet organe a été créé pour jouer le rôle de régulateur en matière de transport terrestre, comme l’APMF et l’ACM (Aviation Civile de Madagascar) respectivement pour le transport maritime et aérien. L’esprit qui nous a poussé à mettre en place cet organe de régulation est simple : c’est pour émettre des règles et des normes à respecter en matière de transport terrestre. La compétence de l’ATT est nationale. Je ne sais pas l’existence des textes qui ont été ultérieurement pris sur la mission de l’ATT. Revenant au problème sur la gestion de la gare routière d’Ampasampito, je tiens d’abord à souligner qu’on a à faire ici à un transport régional. Si la décentralisation est effective à Madagascar, la gestion de cette gare routière d’Ampasampito doit être faite soit par la région, soit par la commune où elle se trouve. Le principe de subsidiarité devrait y être la règle ».

A part ce bras de fer CUA/ATT, la réforme de l’enseignement récemment adoptée par le pouvoir alimente également les débats dans le pays. Vous êtes ancien SG au ministère de l’Education nationale, votre réaction ?

 « L’amiral Didier Ratsiraka a introduit la malgachisation par la loi 78-040. Arrivé au pouvoir, le Pr Zafy, par le biais de son ministre de l’Education Nationale, Fanony Fulgence, a sorti une autre loi déclarant le retour du Français dans l’enseignement. Nommé ministre de l’Education nationale en 1996, le MFM, Germain Rakotonirainy a choisi la continuité. Nous avons tout simplement atténué le système en adoptant le bilinguisme, le Malagasy et le Français. Le système a bien marché. Ce qui ne veut pas dire que toute malgachisation est mauvaise. Il faut reconnaître qu’il est plus facile de transmettre aux élèves les savoirs dont ils ont besoin par la langue maternelle dont le Malagasy. Mais, cette fois-ci, c’est fait dans la précipitation. Les dirigeants n’ont pas consulté tous les concernés avant d’adopter la réforme. Ce qui est déplorable. Même le dictateur Didier Ratsiraka a fait des consultations élargies avant d’adopter la loi 78-040. Le pouvoir actuel a monopolisé l’adoption de la réforme. Le président Marc Ravalomanana s’est précipité à adhérer à l’offre de la Banque mondiale qui s’élève jusqu’à 40 millions de dollars ».

Pouvez-vous être plus explicite ?

 « La Banque Mondiale a proposé au président de la République un financement de 40 millions de dollars contre cette réforme qui consiste à adopter la langue maternelle comme langue d’enseignement jusqu’à la classe de 5e ».

Propos recueillis par Rajaofera Eugène

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