« La langue malgache risque d’être hypothéquée et de finir comme une langue en voie de disparition », craint le vice-président de l’Académie malgasy, Rahaingoson Henri. D’après ses recherches, on risque de perdre la langue malgache d’ici l’an 2050, tout comme les Ivoiriens qui vont perdre la leur en 2030. Ceci, à cause de l’inconscience de la population malgache. « Les Malgaches n’ont pas la maîtrise parfaite de leurs langues et donc ne prennent pas la peine de se corriger », déplore l’académicien. « Il y a un certain laisser-aller. Nul ne se sent responsable de la faiblesse de cette langue. Premièrement, au niveau des écoles, l’enseignement ne lui donne pas la priorité alors qu’on l’étudie depuis la classe maternelle », explique l’Immortel.
Longue tirade
« On n’apprend pas aux élèves la valeur des livres malgaches et en plus, ils sont insuffisants. Les administrations scolaires ne prennent pas conscience de cette dégradation de la langue malgache. Sans parler de la société qui reste immobile face à une telle situation. La langue est un phénomène social. C’est depuis la naissance qu’on apprend ses bases », ajoute-t-il dans une longue tirade. Rahaingoson Henri renchérit : « On se passe des corrections. Ensuite, dans le domaine de la communication, les animateurs de télévisions et les responsables ne font pas l’effort nécessaire pour la maîtriser. Ils la mélangent habituellement avec le français ». Fort heureusement, il y a quand même de bons citoyens, chercheurs et associations, conscients de cette situation. Ils se forcent tant bien que mal d’éduquer la population », conclut-il amer.
Tovo Rarivomanana
(Stagiaire)
