Eau et électricité : les défis sont énormes, les nouveaux ministres tendent la main à la collaboration

L’électricité et l’eau, respectivement gérées par le ministère de l’Énergie et des Hydrocarbures et celui de l’Eau et de l’Assainissement, sont suivies de très près par les observateurs. Les mouvements populaires ayant conduit à la chute du régime d’Andry Rajoelina trouvent en effet leur origine dans la colère de la population face aux coupures d’eau et d’électricité, notamment dans la capitale et les grandes villes du pays. Consciente de cet enjeu, la Présidence de la Refondation a placé la résolution de ces problèmes au premier rang des priorités gouvernementales.

Lors des cérémonies de passation de pouvoir entre les ministres sortants et entrants, un certain climat d’inquiétude s’est fait sentir dans ces deux départements. Pour le nouveau ministre de l’Énergie et des Hydrocarbures, Ny Ando Ralitera, la tâche s’annonce ardue : « Il n’y a pas de miracle, nous ferons tout notre possible », a-t-il déclaré avec réalisme. Sa collègue, Elia Razafindrianiaina, nouvelle ministre de l’Eau et de l’Assainissement, a reconnu que « les tâches ne seront pas faciles puisque nous sommes en période d’étiage », avant d’exhorter ses collaborateurs à « travailler ensemble et avec efficacité ».

Au ministère de l’Eau, la mise en place d’une Cellule de suivi et d’accélération (CSA) pour superviser et accélérer les projets liés à l’approvisionnement en eau dans les grandes villes a été évoquée. Du côté de l’Énergie, Ny Ando Ralitera s’est fixé pour objectif de réduire les délestages dans un délai de deux mois, tout en poursuivant les projets déjà engagés par son prédécesseur.

Mais la question demeure : ces deux nouveaux ministres parviendront-ils à apporter des solutions concrètes et durables aux problèmes structurels du pays ? Le député Fidèle Razara Pierre, élu à Ambatondrazaka sous la bannière de la plateforme Firaisankina, a publiquement exprimé ses doutes. Sur les ondes de sa propre radio, il a estimé que Ny Ando Ralitera « a hérité d’un os », un poste que « personne ne voulait prendre ».

La nomination d’Elia Razafindrianiaina à la tête du ministère de l’Eau a également suscité des interrogations. Selon plusieurs sources, ce poste était resté vacant faute de candidats, tant les défis à relever sont immenses. La promotion de l’ancienne secrétaire générale du ministère par le Premier ministre en dirait alors long : après un an et deux mois au sein de cette institution, elle devrait connaître les rouages internes et les difficultés du secteur bien qu’elle ne soit une spécialiste, ni ayant suivi de formation supérieure en la matière.

Ny Ando Ralitera met en avant son expérience nationale et internationale dans le domaine énergétique pour affronter ce défi. Elia Razafindrianiaina, elle, mise sur la cohésion et la mobilisation des 600 agents de son ministère pour faire avancer les chantiers. Tous deux ont souligné la nécessité de travailler main dans la main avec les experts du secteur, y compris d’anciens ministres comme Lalaina Andrianamelasoa, spécialiste en hydraulique, et Olivier Jean-Baptiste, fin connaisseur du secteur pétrolier et énergétique.