La Commune urbaine d’Antananarivo a annoncé que la circulation sera partiellement bloquée dans le centre-ville du jeudi 19 au mardi 24 juin, à l’occasion des festivités de la fête nationale. Concrètement, la portion de route située entre Tana Confort et la BOA Analakely, théâtre du traditionnel podium, sera inaccessible chaque jour à partir de 16 heures.
Une décision qui n’étonne plus, tant la récurrence des blocages routiers à Antananarivo semble devenue une norme dès qu’un événement officiel est organisé. Mais cette fois encore, la gêne pour les automobilistes, les usagers des transports en commun et les riverains semble avoir été reléguée au second plan, comme si la ville pouvait se permettre le luxe d’un centre paralysé sans conséquence.
Et ce, alors même que la circulation est déjà fortement dégradée depuis plusieurs jours dans la capitale. Embouteillages monstres, piétons contraints de marcher entre les voitures, avenues engorgées : Antananarivo étouffe. À cela s’ajoutent l’étroitesse de certaines voies, inadaptées à la densité urbaine actuelle, et l’état alarmant des chaussées, dont la dégradation s’accentue chaque semaine, faute d’entretien régulier.
Dans une capitale où les embouteillages sont devenus une routine infernale, où la planification urbaine semble absente et où la circulation relève du parcours du combattant, cette nouvelle restriction ne fait qu’amplifier le sentiment d’abandon des citoyens. Les travailleurs, les étudiants, les commerçants — tous devront une fois de plus s’adapter, sans qu’aucune véritable alternative ne soit proposée.
Si célébrer l’indépendance est légitime, la manière laisse à désirer. On aurait pu espérer des festivités pensées avec la ville, et non contre ses habitants. Un plan de circulation provisoire ? Des navettes adaptées ? Une concertation avec les transporteurs ? Rien n’est annoncé.
En privilégiant le spectacle à la gestion concrète de la cité, la Commune semble oublier que le patriotisme ne se mesure pas à la taille d’un podium, mais à la capacité de rendre la vie quotidienne un peu plus supportable pour les citoyens.
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Vos commentaires
Mandimbisou ?
je vois que le millésime 2025 vous réussi !!!
Prise de conscience , reveil tardif , que se passe-t-il ?
En effet la popularité ne se mesure pas à la longueur du podium, ni aux costumes olé olé du mannequin qui s’ y dandine ...
Il paraitrait plus qu’ urgent de mettre en service ce téléphérique, (bien que totalement inutile) établir des heures spécifiques ouvertes à la circulation, voir alterner les immatriculations paires et impaires, pour fluidifier le trafic sans l’ euthanasier , étouffant encore le commerce qui souffre DEJA de suffisamment de maux ...
Quant à cette fête (ôh combien capitale aux yeux du noceur 6e dan) fêtée dignement dans le respect des fomba gasy par un vazaha taratasy, vaut assurément son pesant de cacahuètes et lui donne une saveur particulière, dans le style un petit air (« exotik ») nostalgique d’ un enfer révolu & « paradis » enfin retrouvé : grâce à notre « karismatic » clown 6e dan ...
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Fête nationale . Oui. Indépendance ? Dépendance à la bêtise humaine , certainement ! Il est temps que la sagesse et l’intelligence soient à l’ oeuvre à Madagascar.
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Fêter l’indépendance pour avoir un prezida vaza des années après, un pays sans eau ni électricité, des routes défoncées partout, des hôpitaux qui deviennent des mouroirs.
On va encore jeter la responsabilité à qui ? aux étrangers, aux andafy, à la guerre en Ukraine, au Covid 19 ?
Libre à ceux qui veulent célébrer cette date mais pour ma part, j’ai honte pour mon pays, j’ai de la peine pour mes compatriotes qui ne réagissent plus
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