Le Premier ministre a rencontré les membres de la presse, hier matin au palais d’Etat de Mahazoarivo, pour évoquer le prochain dialogue présidentiel, après celui de 2007. Au cours de la conférence, il a mis beaucoup d’eau dans son vin à propos de ses relations avec les médias qu’il a eu le malheur de qualifier de « terroriste ». Le PM s’est montré plus souple et plus accessible. Premier signe d’assouplissement, il a permis aux journalistes de poser toutes les questions sans restriction à l’objet de la rencontre. Après la conférence de presse, il s’est aussi entretenu à bâtons rompus avec eux sur les événements nationaux. Tous cela s’est passé dans une ambiance conviviale et bon enfant. Les détails.
Le dialogue présidentiel de cette année 2008 sera toujours consacré au plan d’action pour Madagascar ou MAP, selon les explications données par le chef du gouvernement, Charles Rabemananjara. Il s’agit de voir le bilan du dialogue présidentiel de 2007. Voir ce qui a été fait, ce qui n’a pas encore été fait, et recevoir des nouvelles idées. « Il s’agit aussi de chercher les blocages dans la réalisation des engagements du MAP, pour les résoudre », dixit le Premier ministre. La date exacte de la tenue de ce dialogue n’est pas encore déterminée pour cette année 2008. Il en est de même pour le nombre des invités. Mais le Premier ministre a annoncé qu’il y aura un dialogue présidentiel tous les ans dans le cadre de la réalisation du MAP, depuis 2007 jusqu’en 2011.
Politique : pas d’opposition à Madagascar
« Il ne faut pas utiliser le terme opposition », rectifie le Premier ministre lorsqu’il lui a été demandé si des membres de l’opposition vont être invités à ce dialogue présidentiel 2008. « Il s’agit des Malgaches comme nous. En politique, il n’y a que des politiciens dedans et des politiciens dehors », explique-t-il. « Les politiciens du dehors ont le droit de s’exprimer », reconnaît pourtant le Premier ministre pour conclure qu’ils ont le droit de participer au dialogue présidentiel 2008, tout comme celui de 2007. Sans préciser si oui ou non ils vont recevoir des invitations. Autrement dit, l’opposition restera en dehors du MAP.
Parricide à Mahamasina : le Premier ministre attristé
Le Gal Charles Rabemananjara n’a pas manqué non plus d’évoquer le cas du triple assassinat à Mahamasina, lorsque des journalistes lui ont rappelé qu’il a qualifié les journalistes de terroriste. « C’est vraiment malheureux qu’une fille naturelle puisse tuer ses propres parents », a déploré le PM. Il a fait la même remarque pour l’assassinat de l’allemand Axel Schultz à Faravohitra. Face à ces faits, il a posé la question s’il faut ou non dire toute la vérité. « Est-ce que le fait de dire la vérité terrifie les gens ou les encourage à travailler plus pour un monde meilleur ? », s’est demandé le chef du gouvernement. Et lui de préciser que « tout le monde est responsable de la sécurité intérieure du pays. Aucun journaliste ne peut tirer avantage dans la désinformation », a-t-il rappelé. Il dit ainsi n’avoir jamais traité les journalistes de terroriste. Le locataire de Mahazoarivo a demandé à ce que nul ne porte atteinte à la capacité de défense, ou esprit de défense des Malgaches. C’est le genre de terrorisme que le Premier ministre a voulu dénoncer. Mais il n’a pas été compris.
