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Prospérité en Afrique : Maurice donne la recette

vendredi 18 janvier 2019

Selon le dernier rapport annuel sur la liberté économique dans le monde (EFW), le rang de l’Afrique du Sud en matière de liberté économique s’est considérablement détérioré, passant de la 46ème position en 2000 à la 110ème cette année. L’Île Maurice quant à elle troque désormais la 8ème place du classement général contre sa 26ème position en 2000. Si l’Afrique du Sud avait suivi la voie mauricienne et renforcé le niveau de liberté économique, les Sud-Africains seraient aujourd’hui en meilleure santé, plus riches et plus heureux.

Lorsque l’économiste britannique James Meade s’est rendu à Maurice en 1960, il en a conclu que son avenir était peu prometteur. Après, il a reçu un prix Nobel d’économie, en 1977, et le petit pays insulaire mauricien a montré au monde que de sombres prédictions économiques ne correspondent pas forcément à la réalité, en particulier lorsqu’il s’agit d’un peuple à fort esprit entrepreneurial.

Maurice a connu une transformation économique remarquable, passant d’une économie à faible revenu basée sur l’agriculture, à un pays diversifié à revenu moyen-supérieur qui attire des investissements étrangers considérables. Plus précisément, Maurice a opté pour la consolidation de la liberté économique en libéralisant son économie, reconnaissant qu’il s’agissait de la meilleure voie pour générer la prospérité future.

Duo liberté économique et recul de la pauvreté

L’un des objectifs clés de l’indice EFW est d’établir s’il existe un lien entre la liberté économique, la croissance économique et la richesse. Les conclusions du rapport confirment sans ambiguïté que la liberté économique est étroitement liée à la prospérité et à la croissance : les pays économiquement libres ont tendance à se développer plus rapidement et à être plus prospères. Les pays du quartile supérieur du classement de liberté économique ont un PIB moyen par habitant de 40 376 dollars, contre 5 649 dollars pour les pays du quartile inférieur. Dans le quartile supérieur, le revenu moyen des 10% les plus pauvres était de 10 660 dollars, contre 1 345 dollars pour les plus pauvres du quartile inférieur. Il est intéressant de noter que le revenu moyen des 10% les plus pauvres des pays les plus économiquement libres est presque le double de celui des pays les moins libres. Cela montre que la liberté économique profite à tout le monde, aussi bien les pauvres que les riches.

L’impact de la liberté économique

Les personnes vivant dans les pays les plus libres peuvent également espérer vivre beaucoup plus longtemps, avec une espérance de vie moyenne de 79,5 ans, contre 64,4 ans dans le quartile inférieur. Plusieurs autres indicateurs sont meilleurs dans les pays économiquement libres que dans ceux qui ne disposent pas de liberté économique. Par exemple, les libertés politiques et civiles sont considérablement plus élevées dans les pays économiquement libres que dans les pays non libres. L’égalité du genre est plus grande dans les pays économiquement libres ; et les niveaux de bonheur y sont aussi plus élevés.

Les progressions faramineuses de Maurice

En 1990, Maurice avait un PIB moyen par habitant de 7 387 dollars et une espérance de vie moyenne de 69,4 ans. En revanche, l’Afrique subsaharienne avait un PIB moyen par habitant de 9 696 dollars et une espérance de vie moyenne de 62,1 ans. À partir des années 1990, pour éviter le déclin économique, Maurice a connu d’importants changements qui ont nécessité des réformes radicales dans la politique gouvernementale et des adaptations rapides de la part du monde des affaires. La manière dont les défis ont été relevés a montré la résilience du peuple mauricien et a permis de mieux comprendre les facteurs qui ont amené certains commentateurs à qualifier la performance de l’économie du pays au cours des dernières années de « miracle mauricien ». C’est ainsi, qu’en 2017, le PIB réel moyen par habitant de Maurice était de 20 293 dollars (soit une augmentation de 175%) et l’espérance de vie moyenne était plus longue de cinq ans (74,4 ans). En Afrique subsaharienne, le revenu réel par habitant a augmenté de 27% pour atteindre 12 295 dollars et l’espérance de vie moyenne a augmenté d’un maigre 0,7 ans pour atteindre 62,8 ans.

Ramakrishna Sithanen, vice-Premier ministre mauricien et ministre des Finances et du Développement économique, a décrit la situation économique dans les termes suivants :

« Nous sommes confrontés à un problème très simple : nous sommes comme un patient malade et qui doit prendre des médicaments, peut-être pour un certain temps. Le patient veut aller mieux, il n’aime pas être malade, mais il ne veut peut-être pas prendre le médicament. À un moment donné, nous devons prendre le médicament  ».

Le gouvernement sud-africain doit reconnaître qu’il a le pouvoir de réformer directement l’économie nationale et d’adopter des politiques susceptibles d’accroître la croissance et de réduire la pauvreté. Alors que le reste du monde s’achemine vers une liberté économique et des libertés civiles accrues, l’Afrique du Sud suit la trajectoire opposée. Cela se reflète dans le déclin spectaculaire de la croissance économique et dans des taux de chômage toujours élevés, avec près de 10 millions de personnes au chômage et sans aucun espoir de trouver un emploi, et sans savoir pourquoi.

L’Afrique du Sud manque d’institutions favorables à la liberté économique qui incluent les fondamentaux : liberté de choix personnel, échange volontaire, liberté de concurrence et sécurité des droits de propriété. Sans le renforcement de ces libertés centrales, il est difficile de définir comment l’Afrique du Sud pourra se développer et devenir plus prospère.

Jasson Urbach, analyste pour The Free Market Foundation – Article initialement publié en anglais par la Free market Foundation – Traduction réalisée par Libre Afrique – Le 16 janvier 2019.

Article publié en collaboration avec Libre Afrique

7 commentaires

Vos commentaires

  • 18 janvier 2019 à 13:30 | vatomena (#8391)

    Maurice a connu une double colonisation : la française et l’anglaise .Il n’y avait pas de population indigène pour s’opposer à tout .le gros de la population n’était pas de tradition africaine .

    • 18 janvier 2019 à 14:08 | KARIBO (#7602) répond à vatomena

      Apres l’Islam est-il soluble dans la démocratie, un constat saute aux yeux, les Africains ne semblent pas plus compatibles à la démocratie, par contre la dictature de toute l’ évidence s’ impose sur la quasi totalité du continent Africain .
      La population Mauricienne est à majorité Tamul ou du reste de l’ Inde contrairement aux cigales, ils incarneraient les fourmis .
      On le constate manifestement à Madagascar .

    • 21 janvier 2019 à 20:48 | Noue (#2427) répond à vatomena

      Une pierre de plus dans le jardin d’Emmanuel Macron. Le vice-président du Conseil italien membre du parti 5 Etoiles Luigi Di Maio a souhaité dimanche que l’Union européenne prenne « des sanctions » contre les pays qui, à commencer par la France, « appauvrissent l’Afrique » et sont selon lui à l’origine du drame des migrants en Méditerranée. « L’UE devrait sanctionner la France et tous les pays qui comme la France appauvrissent l’Afrique et font partir ces personnes (les migrants), parce que la place des Africains est en Afrique pas au fond de la Méditerranée », a-t-il déclaré en déplacement dans les Abruzzes.

      « Si aujourd’hui il y a des gens qui partent c’est parce que certains pays européens, la France en tête, n’ont jamais cessé de coloniser des dizaines de pays africains », a insisté Luigi Di Maio, chef politique du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) qui gouverne avec la Ligue (extrême droite). Selon Luigi Di Maio, qui est aussi ministre du Développement économique, « il y a des dizaines de pays africains où la France imprime une monnaie, le franc des colonies et avec cette monnaie elle finance la dette publique française ».
      Un soutien aux Gilets jaunes

      « Si la France n’avait pas les colonies africaines, parce que c’est ainsi qu’il faut les appeler, elle serait la 15e puissance économique mondiale alors qu’elle est parmi les premières grâce à ce qu’elle est en train de faire en Afrique ». Le ministre a annoncé « une initiative parlementaire du M5S dans les prochaines semaines » impliquant notamment le gouvernement et les institutions européennes visant « à sanctionner tous les pays qui ne décolonisent pas l’Afrique ».

      Début janvier, Luigi Di Maio et Matteo Salvini avaient spectaculairement apporté leur soutien aux Gilets jaunes, se réjouissant de cette « nouvelle Europe » en train de naître à quelques mois des élections européennes. « Gilets jaunes, ne faiblissez pas ! », avait ainsi écrit Luigi Di Maio sur le blog du M5S, mouvement politique atypique né en 2009 du rejet de la vieille classe politique par une partie des Italiens. « Je soutiens les citoyens honnêtes qui protestent contre un président gouvernant contre son peuple », a déclaré Matteo Salvini, avant de souhaiter le départ du président français Emmanuel Macron : « Plus vite il rentrera chez lui, mieux ça vaudra ! ».

  • 18 janvier 2019 à 13:44 | Jipo (#4988)

    Et après on va qualifier ce constat de raciste ...
    Le droit à ne pas prendre la dictature de l’ ordonnance pour tous, le droit à la pauvreté pour tous, le droit à la continuation dans la même aberrante politique pour tous .
    Comparativement, la « liberté économique » Européenne, particulièrement Française n’ est pas pour autant probante, la thérapie des délocalisations, de l’ ouverture des frontières et de la concurrence, en est une démonstration édifiante, que nos éminents économistes ont du ignorer , les mêmes qui ont condamné ce petit Pays, qui est actuellement le phare de l’ Ocean Indien, mais surtout continuons à le stigmatiser, c ’est tellement plus fun, et dans la manière générale & conforme de pensée ...
    Toute autre vision ne peut qu’ etre conspirationniste n’ est-ce pas : « je suis mougeon » pour tous & gare à celui qui sort du troupeau !

  • 18 janvier 2019 à 14:54 | Vohitra (#7654)

    Il y a toujours un lien etroit entre le choix economique danl lequel s est engage un pays et l etat de ses intitutions.

    Maurice a pu reussir a s engager dans une politique economique liberale car :

    - ses parlementaires n ont pas succombe sous les poids des mallettes

    - ses forces de l ordre ne s etaient pas aventure sur le terrain politique

    - ce pays avait su tirer partie des atouts de la richesse de la diversite de sa population.

    Bref, la reussite de l orientation economique d un pays depend en grande partie de l adhesion de sa population et de l appropriation de ce choix de maniere eclairee, et du niveau d education bien entendu

  • 18 janvier 2019 à 15:18 | kartell (#8302)

    Il est toujours difficile politiquement de co-habiter géographiquement avec un des meilleurs de la classe où envies et frustrations donnent à ce constat sans complaisance, ce petit goût amer du mauvais élève qui voudrait bien mais qui ne peut pas !....
    Des explications à la pelle sont avancées avec une appétence pour des faux-prétextes et des excuses qui donnent à toutes ces tentatives, une forme de refus d’assumer une frustration nationale de nos politiques...
    D’autant que se faire tanner le cuir par un confetti d’île ajoute un agacement supplémentaire à une situation difficilement supportable mais il faut faire avec et faire comme si, l’indifférence était de mise...
    Mais, c’est oublier surtout que ce bon élève sait ouvrir les bras et les banques aux meilleurs de nos fraudeurs qui entrevoient dans ce prix d’excellence une confirmation de leur bon choix de futurs rentiers...
    Avoir ainsi une terre d’asile à vol d’oiseau reste un signe encourageant pour ce nouveau quinquennat qui promet de profiter de cette opportunité pour confirmer de plus belle, une option entamée au cours de la transition visiblement payante, aujourd’hui !....
    Les bonnes nouvelles s’enchainent, pourvu que ça « doure » !.....

  • 18 janvier 2019 à 15:28 | betoko (#413)

    L’ile Maurice est un exemple à suivre .Une toute petite île où la corruption n’existe presque pas L’année dernière la présidente de la république était poussée à la démission car elle avait utilisé sa carte bleue professionnelle pour l’avoir utilisé à UN achat personnel ,et avant hier un ex premier ministre est aussi dans le collimateur de la justice pour malversations

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