
Le sénateur, non moins Président d’honneur du parti Grad Iloafo, Rabetsitonta Tovonanahary sort de son mutisme. Il a accordé hier une interview à « Madagascar Tribune » pour exprimer ses points de vue sur le cours des événements politiques et économiques dans le pays.
• Madagascar Tribune : L’opposition pense que Madagascar ne devrait pas accueillir le prochain Sommet de l’Union africaine vu la difficulté socio-économique à laquelle sont confrontés les Malgaches. Votre point de vue ?
– Rabetsitonta T. :« C’est un grand avantage pour notre pays d’accueillir ce Sommet. Grâce à ce Sommet, Madagascar sera connu dans le monde entier. Je lance un appel à une trêve politique pour prouver au monde entier que Madagascar est prêt pour ce grand événement. On peut tout reprendre après le Sommet ».
• L’opposition accuse les dirigeants de refuser le dialogue. Pour vous, a-t-on besoin de ce dialogue politique ?
– « On a toujours besoin de dialogue. Mais, avant qu’il y ait ce dialogue, on doit clarifier les règles de jeu politique à respecter. En démocratie la liberté d’expression a des limites. Par ailleurs, la délimitation devrait être nette entre la mouvance présidentielle et l’opposition. Je suis partant pour le statut de l’opposition ».
• Le Grad Iloafo a gardé le silence sur le bras de fer qui a opposé la CUA au pouvoir central. Laquelle des deux parties protagonistes votre parti a-t-il pris ?
– « La question n’est pas là. La question est de savoir si la CUA peut faire cavalier seul pour le développement de notre Capitale. La réponse est tout de suite non. La CUA devrait collaborer avec les communes environnantes pour la réalisation de la vision « Grand Tana ». Le Grad Iloafo est prêt à y apporter son appui. Nous proposons par exemple à la CUA un projet dont l’objectif est d’assurer pendant la nuit le transport des personnes dans la ville. Des « bus de nuit » peuvent prendre le relais des « bus de jour », par exemple à partir du 19h30 jusqu’à minuit. Comme ça, les magasins et les boutiques peuvent ouvrir leurs portes jusqu’à 22h, pourquoi pas ! »
• La grande majorité de Malgaches vivent encore dans la pauvreté alors que des routes sont construites partout et le train de vie des dirigeants ne cesse de s’améliorer. Est-ce normal pour un économiste comme vous ?
– « Madagascar enregistre actuellement un taux de croissance économique de 7,1 %. C’est une performance. Même les pays industrialisés comme la France ne peuvent pas atteindre ce taux. Par ailleurs, on a pu construire des routes. Ces nouvelles routes ont contribué à cette croissance. Des efforts restent encore à faire pour éradiquer la pauvreté. Ces efforts exigent notre solidarité. Ces efforts devraient être focalisés sur divers domaines sensibles dont la sécurité pour permettre aux paysans de produire dans la sérénité ».
Recueilli par RAJAOFERA Eugène