
L’ancien ministre de la Fonction Publique Ranjivason Jean Theodore, bien qu’il se déclare opposant au régime dont il a fait partie, a brillé par son absence lors des grands rendez-vous organisés par les partis ou groupements de l’opposition. Pourtant, il épouse les observations émises par ses collègues de l’opposition sur le cours des événements politiques à Madagascar. Interview.
• Madagascar Tribune : On vient de célébrer la journée mondiale de la démocratie. Avez-vous des observations à faire sur la pratique de cette démocratie à Madagascar ?
– Ranjivason J. T. : A Madagascar, il n’y a qu’un simulacre de démocratie. Les dirigeants essaient toujours de cacher la réalité aux yeux des bailleurs car la pratique de la démocratie figure parmi les conditionnalités de ces bailleurs. A Madagascar, la réalité est déplorable. Le régime opprime les opposants, ne permettant pas à ces derniers de s’exprimer librement dans le respect des lois en vigueur. Les électeurs de la ville de Nosy - Be, de Sainte Marie et de Fort-Dauphin sont privés de leur droit de vote alors qu’en démocratie, seules les élections constituent les seuls moyens de désignation des gouvernants.
• Le bras de fers opposant la CUA à l’Etat continue. Avez-vous des mots à dire là-dessus ?
– C’est le principe de la décentralisation qui est bafoué. L’Etat prive un élu des pouvoirs que les électeurs lui ont conféré. Pire, on ne permet pas à cet élu de gérer les propres affaires de sa circonscription. Le fait qu’on ne laisse pas à la population élire les chefs Fokontany constitue une entrave flagrante à la mise en œuvre de la politique de décentralisation.
Recueilli par RAJAOFERA Eugène