Plusieurs communes dont la Commune urbaine d’Antananarivo, Capitale de Madagascar, échappent au parti au pouvoir à l’issu du scrutin du 12 décembre dernier. Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, aujourd’hui député élu à Toliara II, Mahafaritsy Samuël Razakanirina, une réorganisation s’impose au sein du TIM avant la tenue des autres élections. Interview.
• Madagascar Tribune : Monsieur le député, les élections municipales et communales viennent de se dérouler dans notre pays. Les résultats officiels de ces élections ont été proclamées hier. Vos impressions ?
– Mahafaritsy Samuël : « Les Malgaches ont fait preuve pour une énième fois de leur maturité politique. les élections se sont déroulées sans heurts. La démocratie a régné avant, pendant et après les scrutins. Je félicite tous ceux qui ont gagné ces élections dont Andry TGV à Tana. Démocrate que je suis, je souhaite plein succès pour ce nouveau maire de la Capitale, et ce, bien que je ne le connaisse pas. Par contre, je connais bien l’ancien PDS Hery Rafalimanana. Je le remercie pour tout ce qu’il a fait pour notre Capitale durant le court temps qu’il a passé à la tête de la délégation spéciale de la CUA ».
• On parle du revers du parti au pouvoir dont vous faites partie après ces élections de proximité. Etes-vous d’accord avec ce constat ?
– « Il est vrai que plusieurs localités échappent au TIM à l’issue de ces élections. Mais, il faut reconnaître par ailleurs que le parti au pouvoir a raflé la majorité des sièges à pourvoir au niveau national. A Toliara II, ma circonscription, le TIM a gagné dans 21 communes sur 23. A Toliara I, le candidat de consensus et le rassembleur, Dr Fiacre Hatimo a facilement remporté la victoire. Moi personnellement, je n’ai pas ménagé mes efforts pour la victoire des candidats du TIM dans ces deux districts de la région Sud Ouest ».
• Et dans d’autres circonscriptions, comment expliquez-vous la défaite des candidats du parti au pouvoir ?
– « Pour moi, il n’y a que deux explications possibles : soit on a aligné des candidats non crédibles, soit il y a eu mauvaise organisation ou mauvaise gestion au sein du parti. La défaite du candidat du TIM dans la commune d’Ankilimaliniky (Toliara II), de Morombe et de Betroka, pour ne citer que ces trois exemples, s’explique certainement par cette première raison. Les deux indépendants qui ont gagné dans ces deux communes sont des vrais militants du TIM qui n’ont pas eu l’investiture du parti ».
• Avez-vous, en tant que président du TIM région Sud-Ouest, des solutions à proposer pour redresser la situation au sein de votre parti ?
– « D’abord, je salue le nouveau secrétaire général du parti, Ivohasina Razafimahefa. Pour moi, une réorganisation s’impose au sien du TIM avant la tenue des autres élections. Et j’espère que le congrès du parti prévu au début de l’année 2008 va y réfléchir ».
• Quelle réorganisation entendez-vous ?
– « Vous savez qu’un parti digne de ce nom a sa structure et ses objectifs. Si cette structure n’est pas bien placée, un parti risque toujours de perdre des élections. Mais, il n’y a pas que la structure. Il y a aussi la gestion de ce parti. Pour le cas du TIM, je ne dis pas que ce parti est mal geré. Mais si on a perdu les communales dans certaines circonscriptions, c’est parce qu’il y a des choses qui ne marchent pas... »
• Revenons à l’Assemblée nationale dont vous êtes l’ex-président. On constate que le Palais de Tsimbazaza et le centre d’acceuil des députés font peau neuve quelques mois après l’accession de Me Jacques Sylla au perchoir. Cela veut dire que vous n’avez rien fait ?
– « Si vous voyez là un Palais avec un centre d’accueil bien peint, c’est par ce qu’il y a ce qu’on appelle la continuité des services. C’est pour vous dire que la peinture de ces bâtiments est un projet que j’ai lancé au moment où j’étais encore à la présidence de l’Assemblée nationale. Seulement, la réalisation a tardé. Mais, il n’y a pas que cette peinture. On devra signaler aussi que l’achat de ces voitures neuves dont un Citroën C6 que le président Jacques Sylla utilise actuellement a été contracté durant ma présidence. Je reconnais cependant que je n’ai pas pu éclaircir certaines situations juridiques dont celles relatives au fameux Bâtiment R+4 et à la location de l’immeuble KOBAMA. J’espère que le nouveau président, juriste qu’il est, arrivera à éclaircir ces situations ».
• Pour conclure, vous êtes actuellement devenu simple député. Cela ne vous gêne pas ?
– « Au contraire. Je me sens bien à l’aise si je suis proche de la population. Un élu doit toujours avoir le plaisir de servir ses électeurs. Moi personnellement, j’assume mon titre de député ».
Propos recueillis par Rajaoera Eugène
