Le gouvernement a présenté hier à l’Assemblée Nationale un calendrier qui se veut à la fois structuré et évolutif, censé guider Madagascar vers une nouvelle ère institutionnelle.
En dévoilant ce programme dans le cadre de la présentation de la Politique générale de l’Etat (PGE), le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo a tenté d’offrir une vision cohérente des 24 prochains mois, tout en soulignant que cette trajectoire pourrait être ajustée en fonction des conclusions de la concertation nationale. Derrière cette prudence, l’enjeu est clair : parvenir à un accord suffisamment robuste pour éviter de nouveaux blocages politiques.
La séquence annoncée débute par une vaste consultation populaire d’une durée de 6 mois. Présentée comme la fondation même du processus de refondation, cette étape vise à recueillir les attentes de la population, mais aussi à restaurer la confiance envers un système politique éprouvé par les crises répétées. Cette démarche débutera par des échanges régionaux afin de mieux saisir les réalités locales. Le gouvernement espère faire de cette phase une sorte de catharsis politique collective, capable de déboucher sur une vision partagée de l’avenir.
Entre le 6e et le 12e mois, l’Exécutif prévoit d’engager une réforme de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et des textes encadrant les partis politiques. L’objectif affiché est d’assainir un environnement électoral trop souvent source de tensions. Le Premier ministre affirme que cette révision sera directement nourrie par les propositions, critiques et recommandations issues de la concertation nationale.
Les élections à partir du 12e mois
Une fois ce cadre revu, le pays devrait être invité à se prononcer, entre le 12e et le 15e mois, sur une nouvelle Constitution. Le référendum envisagé représente l’un des tournants majeurs du calendrier. Il pourrait ouvrir la voie à une 5è République, conçue pour éviter la reproduction des déséquilibres institutionnels qui ont fragilisé les précédentes. Cette étape ajoutera un enjeu considérable à une Transition déjà délicate : obtenir une adhésion large à un texte fondateur dans un contexte encore instable.
L’élection présidentielle est ensuite annoncée entre le 15e et le 18e mois. C’est dans cette fenêtre que le pays choisira son prochain chef d’État, appelé à sortir Madagascar de l’exception institutionnelle actuelle. Les six derniers mois, enfin, seront consacrés à la passation de pouvoir. Le gouvernement assure vouloir se retirer de manière pacifique et dans le respect strict des principes démocratiques.
Pourtant, malgré la clarté apparente du calendrier, de nombreuses incertitudes demeurent. La Conférence des évêques et plusieurs organisations citoyennes exigent le respect strict des deux années prévues, tandis que certains partis semblent déjà engagés dans des stratégies électorales anticipées. Le Premier ministre, lui, mise sur la bonne foi de tous les protagonistes et sur une démarche collective qui placerait l’intérêt national au-dessus des ambitions individuelles. Un pari ambitieux dans un pays où chaque Transition a souvent été le théâtre d’affrontements politiques intenses. Mais un pari nécessaire pour espérer enfin restaurer durablement la stabilité institutionnelle.
-----





Vos commentaires
Résumons un peu la démarche présentée :
1- consultation Régionale
2- concertation nationale
3- référendum constitutionnel
4- élection présidentielle
C’est de la tromperie avérée !
* Si c’est la trajectoire, le PM n’aurait pas besoin de 29 membres du gouvernement, au maximum 15 aurait suffit en se concentrant sur les ministères de souveraineté et ceux qui gèrent les problématiques cruciales.
* L’esprit et lettre de la vraie Refondation de la République ne se résume pas tout simplement à l’existence d’une nouvelle Constitution.
* A aucun moment, il n’a abordé la politique de mise en œuvre de la PGE, ce qu’on appelle PMO ou plan d’action, or, c’est justement pour ça que cette transition aura besoin d’une feuille de route claire.
* Il avait parlé hier de la nécessité de continuer comme avant le programme convenu avec les partenaires techniques et financiers, or, c’est justement l’endettement massif sans résultat tangible pour la vie de la population qui est la source de la révolte populaire.
* La Refondation exige une démarche fondamentale depuis le niveau communautaire jusqu’au niveau de la Nation, mais hier, le PM disait que son gouvernement va démarrer le processus au niveau régional... sachant que le Fokonolona est la base de la vie communautaire.
* Il est de plus en plus évident que les activités politiques pour les partis voulant s’aligner sur le « starting block » de la prochaine présidentielle qui predominent dans ce gouvernement, y compris l’appréhension sur l’éventualité de la candidature du Colonel.
* Le PM établit son agenda qui est éloigné des préoccupations de la révolte populaire ayant causé 28 morts par le sang versé des manifestants : transparence de la vie publique, investigations sur les méfaits de l’ancien régime, sanctions vis à vis des meurtres de manifestants, audit de l’ensemble de la dette publique et surtout de la Jirama, poursuite légale des anciens responsables qui ont pillé le pays et récupération des avoirs de l’Etat spoliés, actes réglementaires défendant la souveraineté nationale... rien du tout comme perspective...un pilotage à vue sans cadrage formel.
* Aucuns critères fiables à mi-parcours permettant de mesurer l’efficacité gouvernementale et d’apprécier l’efficience de sa gestion des priorités.
* Rien que des réponses évasives sur la procédure pour la réalisation de la concertation nationale...juste la sous-traitance de la démarche en y impliquant le FFKM qui avait déjà montré ses limites et défaillances en 1992 et 2002 ainsi qu’en 2009.
En somme, le patriotisme manifesté et véhiculé par la révolte populaire est foulé au pied par une réelle usurpation de pouvoirs et un accaparement d’autorité qui frise l’autoritarisme par une militarisation déguisée des arcanes de la gouvernance publique.
En clair, ce PM est le blocage réel de la réalisation d’une vraie Refondation nationale intrinsèque et appropriée...
Et pourquoi les cinq caballeros et les 29 acolytes refusent de rendre accessible à la connaissance du public leurs déclarations de patrimoine respectifs ?
Est-ce pour mettre en œuvre le slogan « tout changer pour ne rien changer dans la pratique » ?
Répondre
Il est impératif de mettre en place une structure pour assurer un processus itératif de « Suivi et Évaluation » des actes et réalisation du Conseil pour la Refondation de la République.
Le CRR ressemble étrangement au Conseil Suprême de la Révolution du 15 juin 1975 ayant vu l’avènement d’un Capitaine de Frégate, qui plus tard s’était transformé en véritable fléau pour aboutir à la déliquescence de la Nation Malagasy.
Les illustrations des échecs de transition politique à Madagascar :
– 1972
– 1975
– 1991
– 2009
Évitons que celle de 2025 s’y ajoute
Répondre
Et comme si ces lacunes évidentes ne suffisent pas, hier, la HCC venait d’en rajouter encore...et la plus grosse bien sûr !
La HCC a décidé hier de mettre les quatre autres Colonels au même rang que le Chef d’État !
C’est totalement aberrant !
C’est de l’usurpation et de l’accaparement pur et simple de l’autorité...une concussion alarmante entre le CRR et la HCC de Andry Rajoelina
Répondre
Visiblement, les militaires entendent se garder la part du lion dans cette prise de pouvoir où leur pragmatisme, opportuniste, avait fait merveille, puisqu’ils ont réussi, contre toute attente, à chasser le loup de la bergerie ..
Sauf qu’on ne sait pas, si, le remède de cheval, proposé, sera bien meilleur ou pire que celui de l’état gangreneux, d’hier..
Des militaires qui n’ont jamais exercé de réelles responsabilités, et, surtout, très loin, d’une réalité civile et de ses contingences économiques, posent questions sur leurs capacités, effectives, à résoudre des problèmes de plusieurs décennies dont ils ont été, eux-mêmes, largement, bénéficiaires !..
Il semble qu’après avoir eu l’intention de prendre les problèmes, à bras-le-corps, l’enthousiasme du départ impose, aujourd’hui, de mettre le frein à main, devant un état des lieux, délicat..
La captation du pouvoir par des militaires sans expérience renforce de plus en plus l’impression d’un coup d’état, déguisé !..
D’autant, qu’aujourd’hui, quatre nouveaux grades sont promus à la direction de l’état qui semble avoir perdu le nord !..
S’agirait-il d’un effet de copinage où l’on note qu’aucun étoilé( promotion bling-bling)ne fait partie de cette auto-promotion, consanguine ?..
Toutes ces rustines, posées, après cette prise de pouvoir, interrogent sur le chemin emprunté, loin d’être celui proposé du départ !..
Au final, on s’aperçoit très rapidement que l’héritage, laissé en plan, par Rajoelina, ressemble, davantage, à une succession, empoisonnée, plutôt, qu’à un ascenseur, pour changements, radicaux !.
D’accord avec les dires de Vohitra .
– Par ailleurs ,la refondation demande des changements structuraux sur tous les plans .
– Instauration de la politique basée sur le fokonolona , « ny dinam-piaraha-monina » pour que l’instauration commence à la base .Le comité « volobe » présidé par le Général de Division Ramakavelo ,le Docteur Randrianasolo Joseph .. ,est une bonne action à suivre .
– Madagascar ,riches en ressources minières naturelles (bauxite ,cobalt ,or ,nickel ,...) est un pays qui devrait s’en sortir .
– Les richesses de MADAGASCAR devraient être gérées par les malagasy ,les fokonolona pour que ces dernières profitent au développement structurel .Le colonel Randrianirina doit se focaliser sur les reformes réelles en partant de la base .
– L’exploitation de l’or devrait être mise sous contrôle très strict , afin de constituer de stock en or auprès de la banque centrale ,dans le but de la réévaluation de l’ariary .Rapatriement des trafics illicites ,or ,bois de rose ,.........
– Aider les étudiants et les chercheurs post -doctoral . Les filières de recherches devraient évaluées .
– Aux esprits faibles ,le changement structurel ne signifient pas la haine contre les étrangers ,ni de la posture exacerbée baignée du nationalisme mais plutôt pour l’amour de son pays natal .Le patriotisme.
– Tant que les vahiny ,les étrangers qui contrôlent l’économie ,les banques ,etc....la pauvreté perdure car ce sont leurs intérêts qu’ils mettent d’abord en valeur au détriment de l’intérêt national .C’est aux malagasy ,les dirigeants capables de faire un changement radical que les choses évolueront tangiblement.
– Madagascar n’est pas un pays pauvre mais appauvri par le système mafieux ,du néocolonialisme et des v.oyou du genre Radomelina et Ravatomanga and co qui aliment leur compte offshore , et la franc-maçonnerie.
– En rejetant a politique de la françafrique (Bekily ) ,même si la Chine est un partenaire riche ,il faut se méfier , idem avec la Russie ,....Ce sont les mêmes prédateurs sous d’autres formes qui remplacent l’ancien système .Cela ne veut pas dire qu’il faut rester en autarcie avec le reste du monde ,NON ,...du moment qu’on arrive à maîtriser le contrôle de ses ressources minières ,de pouvoir imposer les prix d’exportation ,etc....en interdisant même d ’exporter trop de produits brut sans quota ?Les ingénieurs et chercheurs malagasy sont là ,si le patriotisme sera au rendez-vous .
– Le Général Ramakavelo connait bien les rouages du système politique gasy depuis la 1ère République ,il était même le Directeur du cabinet du feu Ratsimandrava .
– Le problème de JIRAMA devenu JIRAMAty ,...normalement serait résolu ,si TSIMIRORO sera remis au réveil en éradiquant le système corrompu.
– L’accord fait au panorama datant du 31Ocobre 1991 suite à l’insurrection du 10Août 1991 devrait revu pour répondre aux revendications des malagasy ,n’est -ce pas VOHITRA ?
Conclusion : Il était temps de changer car MADAGASCAR normalement n’est pas le 5ème pays le plus pauvre si le changement réel sera mis en route .Regardez Ibrahim Traoré dont son maître Thomas Sankara formé à l"Academie d’Antsirabe ,son pays renait de son cendre comme le Rwanda en tenant tête de tous les ultimatum étranger pour se développer réellement.
Répondre
Rectif.....le changement structurel ne signifie pas .
Vohitra ; l’implication du FFKM devrait s’aligner également à la société civile , le volobe du dinam-piaraha-monina , fokontanty ,fokonolona ,....pour que tout le monde s’implique dans le développement inclusif et structurel .
Remarque ;le Japon ,la Chine ,....ont leur civilisation millénaire sans être ébranlée par les intrusion externe et exogène .Ce ne sont pas les ingérences étrangères qui dictent leur développement.
Bekily
Le changement constitutionnel ,lalam-panorenana devrait être fait . Changement qui devrait être fait avant l’élection présidentielle et c’est la raison pour laquelle la refondation proprement scandée impose des reformes et lignes directrices à poursuivre . L e Colonel devrait travailler d’abord là -dessus avant de se porter candidat si nécessaire après après .Pas la charrue avant le boeuf.
Répondre
Salama djiaby.
Que de bonnes intentions au demeurant, mais qui pour les récapituler, et mettre en oeuvre ?
Qui pour écrire la constitution si ce n’ est les memes qui l’ écriront (comme le dit si bien e.Chouard) dans leurs seuls et uniques intérêts, mais au grand jamais pour le Peuple !
Pour cela ils prévoient 6 mois pour « recueillir les attentes de la population » toujours les memes qui vous prennent toujours pour des kons !
Parce que jusqu’ à maintenant tels des isandra ( qui se grattent la tete) il n’ ont toujours pas compris les attentes de la Population ???
Ils n’ ont vraiment honte de rien ou alors ils sont incapables de penser mieux ?
J’ ai bien peur qu’ ils se confortent dans cette situation et que tant que personne ne met un sérieux coup de pied dans la fourmilière, ils continueront pour donner l’ impression que les choses avancent ( pour faire taire les récalcitrants) et surtout que rien ne bouge à l’ image des hautes sphères de l’ Etat (de renimalala azafady pour le comparatif)
La stagnation appelée renouvellement, évolution, modernisation et le tour est joué, le temps qu’ en face ça bouge, ils continuent comme si de rien n’ était, du classique ...
Quid des brebis galeuses qui ont réussi à quitter le Pays , mandat d’ arret pourquoi le rat 6e dan n’ en n’ a pas encore un, Ntsay idem ?
Judicieuse analyse de mon prédécesseur comme à son habitude .
Il est urgent que des politiciens dignes de ce nom se mobilisent , et collaborent enfin dans l’ intérêt du Pays, le problème toujours le même comment faire rentrer ces « élites » dans le meme panier et mettre en veilleuse leurs ego trop souvent surdimensionnés ?
Les militaires n’ ont jamais été formés pour diriger mais au contraire obéir et protéger ;
Ce n’ est pas leur rôle !
Apres cette transition ils doivent rendre leur tablier , à moins que ?
Répondre