"- Rajoelina fait front aux critiques.

Avancer - Rajoelina fait front aux critiques vents et marées : tel est, en substance, le message qu’Andry Rajoelina a distillé lors de cette cérémonie.

À une semaine du sommet de la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC), prévu le 17 août, le chef de l’État a profité de cette prise de parole pour réaffirmer sa ligne : « Aucun président n’est élu à 100 %. Si vousobtenez plus de 50 % des voix, c’est donc vous qui êtes élu par la majorité. On ne peut pas satisfaire tout le monde. Il y aura toujours des détracteurs. Cependant, ils ne nous empêcheront pas d’avancer. Ils n’arriveront pas à nous décourager.

Nous continuerons à travailler. Nous leur répondons par le travail », déclare-t-il dès l’entame de son intervention.

Cette posture s’inscrit dans un contexte politique tendu. Le 24 juillet, en conclusion d’une émission consacrée à l’« anniversaire noir » du 14 juin, le locataire d’Iavoloha évoquait « une tentative de déstabilisation » susceptible de perturber l’accueil du sommet. Certaines affaires, dont celle des cinq Boeing 777-200 livrés à l’Iran, ont alimenté les critiques. Malgré cela, l’exécutif affirme pouvoir organiser « dignement » le 45e sommet des chefs d’État et de gouvernement de la SADC.

Le président est également revenu sur la lettre conjointe du 11 juin, par laquelle les anciens chefs d’État Marc Ravalomanana et Hery Rajaonarimampianina appelaient « au report ou au déplacement du sommet 2025 de la SADC vers un autre pays », au regard d’une situation nationale jugée « préoccupante ».

État d’esprit
Selon Andry Rajoelina, ses pairs auraient répondu aux deux anciens présidents que « non, le président Rajoelina a été élu par le sommet des chefs d’État et du gouvernement.

Ainsi, c’est lui qui présidera la SADC (…) ». Et de conclure : « cela démontre que, lorsque vous agissez de bonne foi. Quand vous avez la paix intérieure. Alors, personne ne pourra vous déstabiliser ».

Au-delà de l’échéance diplomatique, le chef de l’État a insisté sur les défis socio-économiques, au premier rang desquels l’approvisionnement en eau, fragilisé par la combinaison du changement climatique et de la vétusté des infrastructures. Les camions-citernes remis hier s’inscrivent parmi les mesures d’urgence destinées aux quartiers les plus touchés, en attendant des investissements structurants dans la production et la distribution d’eau potable, présentés comme « les solutions à long terme ».

« Certes, nous ne pourrions pas soigner immédiatement tous les maux actuels, mais soyez-en certains, vous avez un président qui a une vision à long terme.

Il y a des solutions pour améliorer le quotidien de chaque Malgache », affirme Andry Rajoelina, avant d’ajouter : « notre pays fait face à plusieurs problèmes dont le premier est l’état d’esprit. Je peux résoudre tous les autres problèmes, mais pas en ce qui concerne l’état d’esprit de ceux qui sont motivés par la haine ».

Le chef de l’État a enfin ciblé ses opposants les plus virulents sur internet : « Nous ne nous laisserons pas déstabiliser par dix, douze ou quatorze personnes sur Facebook. Bien qu’il y ait encore beaucoup à faire, la majorité de la population reconnaît les efforts que nous déployons ».