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Au chevet du patient
Depuis deux décennies, la communauté internationale, à chaque fois, a été appelée à la rescousse de ce grand corps malade. Et plus d’une fois les protagonistes de la crise malgache se sont retrouvés à l’étranger pour solder leurs différends. C’est d’abord, on l’a dit, à Dakar, en avril, puis en juin 2002. C’est ensuite à Maputo, au Mozambique en août 2009. Pourtant, depuis deux décennies, les élections, à Madagascar bien plus qu’ailleurs, sont observées scrupuleusement par la communauté internationale. En 2018, un expert électoral de réputation mondiale confiait à l’auteur de ces lignes, qu’il avait effectué plus de soixante missions techniques à Madagascar en moins d’une décennie. Bailleurs de fonds, organisations internationales, organisations de la société civile, ONG, spécialistes du droit, experts en tous genres, consultants, entrepreneurs électoraux… n’ont cessé de se relayer au chevet de la grande île tenaillée entre corruption, difficultés économiques et pauvreté endémique. En vain.
Un cas d’école
Le cas malgache, comme toutes ces « ruptures de l’ordre constitutionnel » dont le continent fait l’amère expérience depuis plusieurs années, devraient conduire les organisations internationales à interroger leurs approches et les élites intellectuelles africaines à renouveler la pensée et la doctrine qui sous-tendent la pratique du pouvoir politique en Afrique. Car au fond, ce qui est à l’œuvre sur le continent, aujourd’hui, c’est cette tension permanente entre la légitimité des urnes et la légitimité populaire, entre élection et bonne gouvernance……
….Loin de là, depuis son exil français, l’amiral Ratsiraka, aujourd’hui disparu, sentant le pouvoir lui échapper définitivement, avait alors adressé à l’Union africaine une lettre prémonitoire aux allures d’admonestation. Dans sa missive restée dans les annales, Ratsiraka, tout en réaffirmant que son adversaire lui avait volé sa victoire, avait, après un long développement sur la démocratie et sur l’importance du respect des résultats issus des urnes, averti ses pairs : « Le cas de Madagascar mérite qu’on s’y attarde, qu’on l’analyse, qu’on y réfléchisse bien… Je voudrais, en lançant ce cri d’alarme, éviter qu’on dise, dans une ou plusieurs décennies : on aurait dû faire ceci ou cela. Ce serait trop facile de demander pardon à l’Histoire… ». Dire que c’était il y a vingt-trois ans.
Extrait d’un article lepoint.fr intitulé : « Madagascar, ce grand corps malade »par Tidiane Dioh qui dirige le cabinet international de conseil en stratégie LenadConsulting.