Articles dans la rubrique « Editorial »
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Gisèle Rabesahala est décédée hier 27 juin 2011 à l'âge de 82 ans, et quelques personnes au sein de la jeune génération demanderont peut-être : qui c'était ?
Les années ont effectivement passé, et il serait assez facile de passer à côté d'une personnalité comme la sienne. Le marxisme léninisme dans lequel elle a baigné semble aujourd'hui rétro et suranné. Et le nom du ministère qu'elle a détenu de manière continue pendant 14 ans passe désormais pour le comble du kitsch : ministère de l'Art (…)
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51 ans après la proclamation de son indépendance, Madagascar en est encore à être obligé de compter les ambassadeurs présents à ses célébrations officielles. Sur ce point, notre pays se retrouve de fait dans le même sort que la République arabe sahraouie démocratique ou la Palestine, alors que contrairement à Madagascar, ces deux derniers pays ne sont pas reconnus par l'ONU.
Cette présentation pourra paraître un peu schématique aux yeux des diplomates, pour qui il est nécessaire de bien (…)
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Les fanfaronnades de la semaine sont attribuées avec félicitations du jury et palmes de pattes de canard à Rajoelina. Il a dit : « Quand tout sera prêt et au point, nous inviterons la communauté internationale à apprécier. Et nous déciderons de la date et du genre de scrutin à entreprendre en toute indépendance car seul le peuple souverain peut imposer ces élections et non personne d’autre ». Qu’on se le dise. Le « peuple souverain » se résume à lui et ses acolytes qui sont en train de (…)
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vendredi 24 juin 2011
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(...) En réaction aux brutalités, à la torture, aux disparitions et aux meurtres, on a souvent conclu, de manière compréhensible, que seule la violence pouvait abattre une dictature. Les victimes en colère se sont parfois organisées pour combattre les dictateurs brutaux en ayant recours, envers et contre tout, à n’importe quel pouvoir de nuisance violent, ou même à des moyens militaire. Ces gens se sont souvent battus courageusement, au prix de souffrances et de pertes humaines élevées. (…)
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Je ne me lasserais jamais de répéter une chose essentielle : l'indépendance se joue dans les têtes. C'est par exemple la différence essentielle qui s'est faite après le coup d'État de 2009 entre a) les opportunistes, b) ceux qui se revendiquent Zanak'i Dada et c) les authentiques légalistes.
Dans un éditorial plein de finesse que j'aurais rêvé d'écrire, Ndimby écrivait en mars 2009 que le respect autrefois accordé aux anciens s’est dévoyé dans des travers que certains ont résumé ainsi : (…)
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Deux faits récents me confortent encore plus dans mon opinion que l’on ne peut faire confiance aux Institutions actuelles pour organiser des élections libres et transparentes. En fait je parle des Institutions mais bien évidemment, je ferais mieux de préciser que c’est moins un problème d’Institutions que de personnes qui les servent.
Premier exemple Je répète inlassablement que je ne parle pas du tout du fond du problème, à savoir si Ravalomanana est coupable ou pas coupable, ou de la (…)
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Hier, je mettais en avant qu'il ne fallait pas confondre éducation et enseignement. L'enseignement vise à la transmission de connaissances et de savoirs qui seront utiles à l'élève dans son contexte social et technique. Ce n'est déjà pas rien en soi. Mais l'éducation a des objectifs encore plus larges et plus ambitieux : elle vise à assurer à chaque individu le développement de toutes ses capacités physiques, intellectuelles et morales. Car des valeurs comme le goût du travail, le sens de la (…)
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La semaine qui commence s'achèvera avec la Fête Nationale. Et ce sera la troisième commémoration de l'Indépendance qui sera placée sous le signe de ce qu'il est convenu d'appeler « la crise ». Triste constat.
Il y a deux manières possibles de gérer mentalement la situation. Ces deux attitudes ne sont d'ailleurs pas complètement contradictoires, car pratiquement toutes les personnes présentes au pays ont été amenées à alterner, souvent au sein de la même journée, ces deux façons de vivre : (…)
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Appel du 18 juin : bruits de fond de poste à galènes, « les malgaches parlent aux malgaches. Bande nulle de politiciens et de militaires écervelés, arrêtez vos âneries et vos chamailleries. Le pays, la Nation et l’avenir de nos enfants méritent mieux que la protection de vos intérêts immédiats et vos égos de pacotille. Alors, ça suffit, sinon je vais parler comme Sarkozy : cassez vous pov’ cons ». Ouf ! C’est inutile mais cela fait du bien.
Tellement rare pour être soulignée, la phrase le (…)
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Il y a de quoi être fasciné par la hausse du nombre de commentaires sur Madagascar-Tribune.com qu'il y a eu cette semaine, notamment sur certains articles politiques. Apparemment, la question du retour ou non de Marc Ravalomanana passionne les foules.
Ou pas. Un examen plus attentif oblige à admettre qu'il est difficile de trancher sur cette question, car si le nombre de commentaires a crû de manière presque exponentielle, le nombre de lecteurs recensés par notre moteur de statistiques a (…)
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Une véritable psychose autour du carburant s'est installée depuis la fin du week-end dernier à Antananarivo. Bon nombre de stations-service ont été à court de produit le Lundi de la pentecôte, ce qui a entraîné un afflux massif des automobilistes vers les stations disposant encore de stock.
Effet boule de neige
Mimétisme entre conducteurs étant, la quête de carburant était devenu l'obsession de bon nombre d'entre eux ce mardi et ce mercredi. Les transports en commun de l'agglomération en (…)
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Salomon passe pour avoir été un roi « Sage parmi les hommes »...
On peut le voir ainsi, ou tout au contraindre le dépeindre en dangereux indécis, la parfaite illustration de ce qu'il ne faut surtout pas faire. Que serait-il arrivé à sa réputation si aucune des deux femmes se disputant un enfant n'avait réagi à son instruction de couper ledit enfant en deux et d'en donner une moitié à chacune des deux femmes ? Le roi aurait certainement été qualifié de souverain inhumain s'il avait laissé (…)
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Des partisans des trois mouvances qui s'empressent de dire qu'ils acceptent la décision de la SADC, et des proches du pouvoir qui s'abstiennent pour l'heure de récriminer et se cantonnent dans un silence prudent : le fameux point de consensus serait-il atteint et la crise serait-elle effectivement en voie de résolution ?
« Aza misioka raha tsy tafavoaka ny ala » ary « Aza mandihy tsy afa-tavony », disent nos proverbes . On attendra donc dans un premier temps la sortie du silence d'Andry (…)
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Le grand prix de la clownerie de la semaine est attribué à l’unanimité, avec félicitations du jury et palmipèdes associés, à Monja Roindefo. Il voulait participer (comme beaucoup) à la réunion de Gaborone car il s’estime « porteur du souhait que le Peuple a exprimé en 2009 et tient à ce que le retour à l’État de droit et à l’ordre constitutionnel s’effectue dans les normes ». On est quand même pété de rire !
Le prix de la phrase de la semaine, qui a aussi reçu un prix spécial de (…)
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vendredi 10 juin 2011 |
Ndimby A.
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La solution du problème actuel est l’organisation d’élections. C’est sans doute le seul point sur lequel tout le monde est d’accord de façon consensuelle et inclusive. Je dirai même plus : on aurait évité le problème actuel si, au lieu de faire un coup d’État, Andry Rajoelina avait eu la sagesse et la maturité d’attendre les élections pour lesquelles il aurait eu l’âge. Car ce qui n’étonne le plus, ce sont les tartines actuellement faites par le Président de la transition (PT) pour glorifier (…)
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Didier Ratsiraka va donc rentrer. Parce qu'il est considéré comme un raiamandreny.
À force d'entendre parler de fihavanana, de raiamandreny, de voir aussi des adversaires politiques se donner la bise (et pas seulement l'accolade) à l'occasion de deuils familiaux, on est forcé de prendre un certain recul et de se demander si les problèmes de Madagascar ne sont tout simplement pas ceux d'une famille dysfonctionnelle. Une de ces familles où il y a déficit éducatif mais surtout affectif.
Pour (…)
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Le sort en est jeté. La SADC se retrouve au dos du mur et devra trancher ce samedi. Sous peine de sombrer dans le ridicule, elle ne pourra faire autrement qu'officialiser sa position après une réunion de Gaborone qu'elle avait elle même présentée comme étant celle de la « dernière chance ».
La chance est-elle réellement passée ? Il semble bien que oui : les différends entre les deux protagonistes principaux ont été purement et simplement confirmés, et n'ont pas été aplanis. Chacun s'est (…)
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Pour les médiateurs, la partie est particulièrement difficile à Gaborone. L'ensemble de la presse est d'ailleurs quasi unanime à prévoir un échec, voire un flop comme l'a écrit mon collègue Ndimby. Quitte à le paraphraser et à nous répéter nous-mêmes, et même si diplomates et politiciens nous prouveront encore une fois qu'ils savent cultiver l'art de sauver la façade, il y aura probablement davantage de déçus que de satisfaits à l'issue de la rencontre au Botswana.
Le pessimisme ambiant (…)
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Le 6 juin 1944, les Alliés débarquaient en Normandie pour lutter mettre fin au règne d’Hitler. Aujourd’hui, plus de 100 Malgaches débarquent à Gaborone pour discuter de la suite à donner au coup d’État de Rajoelina. Mon pessimisme naturel dès qu’il s’agit de la classe politique de la Grande Ile m’engage à ne rien espérer de cette rencontre censée provoquer la sortie de la crise malgache, mais qui risque, une fois de plus, de n’être qu’un Sommet pour rien. Avant le sommet de Maputo 1, (…)
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mercredi 1er juin 2011 |
Patrick A.
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Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Le proverbe est connu depuis longtemps et a été illustré à maintes reprises au cours des deux dernières années, mais une nouvelle démonstration en a été faite hier avec le report par le Conseil supérieur de la transition (CST) de l'examen du projet de loi organique portant code électoral.
Le gouvernement n'avait pourtant pas ménagé ses efforts pour pousser ce texte, qui est sensé jouer un rôle clé dans la crédibilité des élections prévues (…)