Après deux jours de débats, rythmés par des échanges, des questions et des observations en séance publique, le projet de loi de finances 2026 a été adopté par l’Assemblée nationale hier
Les amendements visent à concilier les impératifs budgétaires de l’État et les attentes sociales exprimées ces dernières semaines. D’après le ministre de l’Économie et des Finances, Herinjatovo Ramiarison, ils traduisent « le respect des revendications des manifestations dans les rues », signe d’une volonté d’écoute institutionnelle et d’apaisement.
Les députés assurent avoir pris en compte les revendications d’acteurs issus de secteurs variés — agriculture, énergie, économie, social — entendus au Parlement. Les doléances formulées lors des consultations ont été intégrées au texte final afin de mieux refléter les réalités du terrain et les priorités de la population.
Sur le plan social, la Loi de Finances 2026 maintient les engagements annoncés : une hausse de 14 % des salaires des fonctionnaires ainsi que le recrutement d’environ 13 000 agents dans la fonction publique. Le gouvernement présente ces mesures comme un soutien direct au pouvoir d’achat et un renforcement des capacités de l’administration.
Concernant le riz, l’exécutif justifie la suppression de la taxe à l’importation par la nécessité de limiter l’impact de la hausse du coût de la vie. Denrée de base pour une grande partie des ménages, le riz reste au cœur des arbitrages, et cet allègement fiscal vise à contenir la pression sur les prix. Dans la même logique, d’autres ajustements touchent certaines taxes agricoles afin d’encourager la production et de sécuriser l’approvisionnement alimentaire.
L’exonération sur les panneaux solaires et leurs accessoires s’inscrit pour sa part dans une politique de facilitation de l’accès à l’énergie. Elle entend promouvoir des solutions renouvelables, notamment dans les zones insuffisamment desservies, tout en offrant une alternative aux coupures d’électricité récurrentes qui affectent le pays depuis plusieurs années.
Au-delà de la fiscalité, plusieurs hausses budgétaires ont été entérinées pour des secteurs jugés prioritaires. Le BNGRC (Bureau National de Gestion des risques et catastrophes), la Santé publique, l’Éducation nationale, le secteur de l’Eau, le Tourisme, ainsi que la Commission malgache de l’informatique et des libertés (CMIL) rattachée à la Présidence chargée de la refondation de la République verront leurs dotations renforcées. Les parlementaires estiment ces crédits supplémentaires indispensables pour améliorer les services publics et la capacité de réponse face aux urgences.
Enfin, le ministre a rappelé l’importance du tissu productif national : « Nous devons veiller au secteur privé parce qu’il joue un rôle important dans l’économie de la nation. » Il insiste sur la recherche d’un équilibre entre mesures sociales, dynamisme économique et stabilité budgétaire, un compromis que l’exécutif présente comme nécessaire pour préparer la relance en 2026.
Après cette adoption à la Chambre basse, le texte doit désormais être examiné par le Sénat, dont l’orientation politique pourrait peser sur la suite du processus législatif.
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Vos commentaires
Il y a une évolution positive par rapport à une assemblée nationale « caisse d’enregistrement » !
– Débats contradictoires effectifs
– Pouvoir d’amendement exercé
– Intégration de revendications populaires
– Justification publique des choix budgétaires.
Cependant, plusieurs fragilités demeurent d’après cet article de Tribune (Peut être l’article ne dit pas tout !)
– Délais de débat potentiellement courts (2 jours)
– Absence de mécanismes de contrôle a posteriori mentionnés
– Pas d’information sur l’indépendance réelle des députés
Rôle du Sénat qui pourrait diluer le contrôle parlementaire
Suggestions à court terme,
– Adopter une résolution interne prolongeant les délais d’examen budgétaire
– rendre publics tous les votes et débats
– Créer une commission de suivi de l’exécution du budget 2026.
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